Vous savez ce qui nous fait le plus plaisir
Voir que les études qu’on produit ne restent pas sur une étagère.
Mieux encore : constater qu’elles aident des acteurs, publics comme privés, à transformer en profondeur le pilotage stratégique de leurs territoires, de leurs emprises foncières ou de leurs projets, avec des bénéfices qui vont parfois bien au-delà de la seule préservation de la biodiversité.
C’est notamment ce qui s’est passé ces dernières années pour Nîmes Métropole. Emilie Barbier, qui est la directrice de l’aménagement et de la planification de la collectivité, vient de raconter tout cela dans la revue Diagonal (https://diagonal.hypotheses.org/21264).
Tout est parti d’une étude que la métropole nous a confiée pour évaluer les impacts sur la biodiversité de ses différents projets d’aménagement.
"Le résultat a été un véritable électrochoc, explique Emilie Barbier, car il nous fallait 800 hectares pour compenser l’ensemble des impacts, sans disposer du moindre terrain à cet effet. Le coût total estimé de l’ensemble de ces compensations atteignait 45 millions d’euros."
La collectivité a alors changé radicalement de méthode. Plutôt que de continuer à compenser les impacts projet par projet, de manière souvent subie et coûteuse, elle a décidé d’intégrer la séquence ERC (éviter, réduire, compenser) au cœur même de sa planification territoriale.
Cela s’est notamment traduit par la création d’une carte de l’évitement à l’échelle de la métropole, qui identifie les zones de plus forte importance pour la biodiversité, où il est souhaitable de renoncer à tout aménagement.
C'est aujourd’hui "notre outil central d’aide à la décision", indique Emilie Barbier. Grâce à cette carte, "certains projets bloqués depuis des années ont pu être abandonnés, au profit d’autres mieux situés".
Ce changement de méthode a bien sûr été facilité par le recours à des outils technologiques (en l’occurrence, ici, notre logiciel SimOïko de simulation de la vie des espèces).
Mais il a aussi reposé sur la mise en œuvre d’"une collaboration étroite" entre les différents acteurs du territoire : directions techniques, services fonciers, bureaux d’études, élus, acteurs agricoles, services de l’État, associations naturalistes…
Allier les solutions techniques et scientifiques les plus pointues avec une logique de concertation la plus décloisonnée possible, on est absolument persuadé que c’est la recette gagnante.
C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit qu’on vient de devenir adhérent de France Villes & territoires Durables, une association rassemblant les acteurs publics et privés qui travaillent à rendre les territoires plus durables et plus résilients.
Son objectif est en particulier de repérer et diffuser le plus largement possible "les meilleurs outils, méthodes, solutions et réalisations" dont les territoires ont besoin.
Autant dire qu'on n'a pas fini de parler de l'exemple de Nîmes Métropole (et de deux ou trois autres choses) !