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Avec SimOïko, simuler la vie des espèces dans des paysages qui changent

Coupe forestière

On lance la modélisation écologique en paysage dynamique. Et ça ouvre beaucoup de perspectives pour l’étude de la biodiversité.

Pour évaluer les probabilités de survie à long terme des espèces sur un territoire donné, notre logiciel SimOïko reproduit sur ordinateur la vie de la faune et la flore. Il simule notamment les déplacements des individus dans leurs milieux naturels, à partir de données d’occupation des sols.

Jusqu’à présent, nous avons toujours réalisé ces analyses en nous appuyant sur des paysages "statiques" : l’occupation des sols utilisée au cours d’une simulation est la même du début à la fin de la période simulée.

Cette approche est parfaitement adaptée aux études d’impact de changements paysagers ponctuels, par exemple l’implantation d’une autoroute. On compare alors deux simulations, basées sur deux occupations des sols : l’une avant le changement, l’autre après.

Mais elle ne permet pas de prendre en compte les modifications paysagères progressives ou récurrentes.

C’est pour répondre à ce type d’enjeu que nous lançons la modélisation en paysage dynamique. Concrètement, cela signifie que SimOïko peut désormais utiliser plusieurs occupations des sols en « passant » de l’une à l’autre au cours d’une même simulation.

Dans quels cas cela aura-t-il un intérêt ?

Par exemple pour étudier la vie des espèces dans des espaces agricoles, où les cultures peuvent changer d’une année sur l’autre.

Idem dans les zones d’exploitation forestière, où les actions de gestion (coupes d’arbres, travaux dans les sous-bois, plantation de nouvelles essences...) entraînent des modifications paysagères régulières.

On peut aussi citer les changements de paysage dans des zones touchées par des catastrophes naturelles. A la suite d’un incendie, par exemple, le retour des espèces animales dépend de la régénération progressive des espaces brûlés.

Même chose avec les évolutions liées au changement climatique. En montagne, notamment, la hausse des températures entraîne de nombreuses transformations, plus ou moins rapides : disparition de glaciers, colonisation de certains milieux par de nouvelles espèces végétales, etc.

Par ailleurs, cette approche peut servir à évaluer aussi bien les effets d’évolutions passées que les conséquences de changements à venir.

En remontant dans le passé, on peut notamment quantifier les pertes de biodiversité causées par des transformations paysagères successives, afin de dimensionner en conséquence des objectifs de gains à atteindre dans le futur.

En se tournant vers l’avenir, il s’agit par exemple (c’est une étude que nous menons actuellement) d’évaluer l’efficacité future d’un plan de gestion forestier visant à compenser un projet de parc photovoltaïque. On anticipe les différents changements d’occupation des sols que ce plan entraînera au cours du temps, puis on simule les conséquences de ces changements sur les populations d’espèces.

 Découvrir les études que nous réalisons

 

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 Christophe Plotard