Prenez une collectivité locale volontariste, deux bureaux d’études aux expertises complémentaires, et des préconisations immédiatement applicables sur le terrain.
Vous obtiendrez, en peu de temps, des transformations concrètes au service de la biodiversité.
C’est exactement ce qui s’est passé il y a quelques semaines sur le territoire de la ville de Saint-Louis, en Alsace.
TerrOïko et DarkSkyLab ont été missionnés pour identifier la trame noire de la commune et proposer des actions de gestion de l’éclairage public associées.
En seulement quelques jours, la collectivité s’est mobilisée pour appliquer plusieurs préconisations que nous lui avons faites :
- extinction de certains points lumineux (à partir de 23h)
- arrêt total de l’éclairage sur un parking
- réduction de la température de couleur sur des luminaires de cheminement piéton
- mise en place d’un éclairage d’intensité progressive à l’entrée de la ville, pour une transition douce entre l’obscurité et la lumière, plus adaptée à la vie des espèces mais aussi aux usages humains.
Trouver le meilleur compromis entre la protection de la biodiversité, le confort des populations humaines, et la capacité pour les collectivités d’agir efficacement à moindre coût, c’est tout l’objectif d’une étude de trame noire.
Comment y arrive-t-on ?
A Saint-Louis comme ailleurs, l’étude a commencé par un diagnostic de la pollution lumineuse existante.
Nos collègues de DarkSkyLab ont d’abord analysé les données des points lumineux d’éclairage de la ville et des images satellites nocturnes, puis ont identifié les pratiques d’extinction existantes, quartier par quartier. Ils ont ensuite utilisé leurs outils de modélisation pour cartographier, d’une part, la luminosité du ciel et, d’autre part, la visibilité directe des sources d’éclairage en chaque point du territoire de la commune.
On a pris le relais pour dresser un état des lieux du patrimoine naturel de la collectivité, en combinant les données sur la structure du paysage (occupation des sols), les informations sur les espèces observées, les statuts de protection auxquels sont soumises certaines zones du territoire, et en modélisant les cycles de vie et les déplacements des espèces avec notre logiciel SimOïko.
En croisant ces données avec celles sur la pollution lumineuse, on a alors pu identifier les principales zones à enjeu, où l’éclairage constitue un obstacle majeur aux continuités de la trame noire.
Les équipes de DarkSkyLab ont poursuivi le travail en se rendant, de nuit, dans les zones à enjeu identifiées, afin de compléter le diagnostic des points lumineux et dresser, de manière fine et opérationnelle, la liste des préconisations à mettre en œuvre pour réduire l’impact écologique de l’éclairage public.
Un travail d’équipe que la collectivité a finalement parachevé en appliquant un premier volet de recommandations.
Et vous savez quoi ? Il n’y a rien qui nous rend plus heureux !