Aller au contenu principal

Définir le périmètre idéal d'un espace naturel grâce à l'analyse croisée de données

cap sizun

Comment définir scientifiquement les limites d’un espace naturel protégé ? C’est en substance la mission que nous a confié la DREAL de Bretagne, qui souhaitait réviser le périmètre de la zone de protection spéciale (ZPS) du cap Sizun, dans le département du Finistère.

Classée Natura 2000, cette zone composée d’espaces terrestres et maritimes s’étend actuellement sur une superficie restreinte dans la partie nord du cap Sizun. L’objectif de l’étude était de proposer un nouveau périmètre permettant d’assurer la préservation de 53 espèces d’oiseaux présents sur l’ensemble du littoral terrestre et marin du cap.

Menée par nos collègues Catherine de Roincé et Léa Pautrel, cette étude a impliqué la mise au point d’une méthode spécifique d’analyse de données, reposant sur la combinaison de trois approches :

  • d’abord, une analyse dite « structurelle » du territoire côtier, basée sur l’étude des données d’occupation du sol et l’expertise naturaliste de nos partenaires Faune Océan et Bretagne Vivante-SEPNB. Cette première approche était destinée à quantifier l’importance potentielle des différents habitats (falaises, landes, sable, galets, etc.), selon qu’ils pouvaient être utilisés ou non par les espèces pour leur reproduction, leur alimentation, leur repos.
  • ensuite, une analyse des données collectées lors d’observations d’oiseaux sur le terrain durant plusieurs décennies (plus de 13 000 points d’observation au total). Cette seconde approche était destinée à hiérarchiser les zones du territoire d’étude en fonction de la présence constatée ou non d’espèces à protéger.
  • enfin, une analyse des fonctionnalités écologiques du cap Sizun pour trois espèces spécifiques, en utilisant notre simulateur de la biodiversité SimOïko. Deux espèces d’oiseaux des landes et des fourrés ont été étudiées sous l’angle de la dynamique des populations (évolution prévisible à long terme du nombre d’individus et de leurs flux sur le territoire). Pour la troisième espèce, qui niche dans les falaises mais se déplace dans l’intérieur des terres pour se nourrir, la simulation a porté spécifiquement sur les comportements de prospection alimentaire, grâce à un module d’analyse dédié dans SimOïko.

L’application de cette méthodologie nous a conduit à proposer un nouveau périmètre pour la ZPS couvrant une partie nettement plus vaste du territoire côtier du cap Sizun, à la fois sur terre (où les espèces étudiées nichent et où certaines se nourrissent), mais aussi en mer (où la plupart des espèces s’alimentent, certaines pouvant même s’éloigner à plusieurs kilomètres de la côte pour trouver leur nourriture).

 En savoir plus sur notre logiciel SimOïko

 Découvrir nos réalisations

 

Vous voulez être sûr de ne manquer aucune info ? Inscrivez-vous pour recevoir, tous les deux mois, notre newsletter dédiée à la biodiversité et aux technologies numériques.

 Christophe Plotard