Vous pensez qu’on passe tout notre temps derrière un ordinateur ?
Et bien pas tout à fait.
Le quotidien de nos ingénieurs écologues, c’est de mener des travaux de recherche, conduire des analyses de données, réaliser des études au profit d’acteurs publics et privés.
Alors oui, on a le plus souvent les mains dans les statistiques, les outils de modélisation et de cartographie, la littérature scientifique...
Mais quand les données ou les connaissances manquent, il faut parfois aller les chercher, sur le terrain.
Il y a quelques jours, notre collègue Victor Gauducheau, spécialiste des milieux marins, a justement largué les amarres pour une petite virée en mer.
Il a embarqué aux côtés des équipes de ModelCet, un programme scientifique porté par Office français de la biodiversité (OFB) et l'Observatoire de l'éolien en mer, et auquel nous participons depuis début 2024.
L’objectif de ce programme est de cartographier la distribution et l’abondance des cétacés en Méditerranée afin d’évaluer l’état des écosystèmes marins, de repérer les zones sensibles aux pressions humaines, et d’orienter ainsi la planification maritime.
Pendant quatre jours, Victor a accompagné une mission dans des zones marines peu explorées, notamment le talus continental (là où les fonds marins s’enfoncent vers les profondeurs) et la plaine abyssale (zones de grands fonds, à plusieurs milliers de mètres de la surface). Ces milieux, situés loin des côtes, sont difficiles d’accès, mais représentent des habitats clés pour de nombreuses espèces marines.
L’expédition visait à identifier les espèces de cétacés présentes dans ces zones, collecter des données scientifiques pour alimenter les travaux de ModelCet, apporter des preuves pour évaluer les impacts potentiels d’infrastructures humaines en mer telles que les parcs éoliens offshore, et renforcer la coopération entre chercheurs, associations, institutions publiques et gestionnaires d’espaces naturels marins.
Elle a été marquée par des observations exceptionnelles, notamment de deux groupes de dauphins bleus et blancs, dont des juvéniles, ainsi que de plusieurs globicéphales, une rencontre rare en Méditerranée, et de deux cachalots. Plusieurs « clics », ces sons caractéristiques qu’ils émettent, ont même pu être entendus grâce à un hydrophone (micro sous-marin).
Cette mission (comme les autres menées dans le cadre de ce projet) illustre l'importance de la recherche collaborative pour la préservation des cétacés et de leurs habitats.
Alors un grand merci à l'équipe de ModelCet, à l’association MIRACETI et Hélène Labach, à l'OFB et Constance A.. et à tous les participants pour leur engagement en faveur de la biodiversité marine !